Les muscles pelvi-trochantériens sont composés de 6 muscles :

  1. Le piriforme

  2. L’obturateur externe

  3. L’obturateur interne

  4. Le jumeau supérieur

  5. Le jumeau inférieur

  6. Le carré fémoral

Ils appartiennent au plan profond de la région glutéale ou fessière (comme le petit fessier), ils sont tendus de la ceinture pelvienne au grand trochanter, comme leurs nom l’indique.

Anatomie

Le piriforme

Origine : Il s’insère par des digitations charnues sur la face antérieure et la partie latérale du corps de S2, S3 et S4, Son insertion entoure les 2ème et 3ème foraines sacraux antérieurs au-dessus, en dessous et en dehors. Enfin, il existe une expansion inconstante sur le bord supérieur de la grande incisure sciatique [1].

Trajet et forme : Il se dirige en bas, en avant et en dehors. Il est à son origine intra-pelvien, il traverse la grande incisure sciatique, puis arrive dans la région fessière et devient extra-pelvien. Il est triangulaire.

Terminaison : Il se termine par un tendon (adhérant à celui de l’obturateur interne), sur la face supérieure du grand trochanter (il est séparé du grand trochanter par une bourse séreuse).

L’obturateur externe

Origine : Il s’insère par 2 ou 3 faisceaux de fibres charnues, sur :

  • La face externe du pourtour osseux du foramen obturé, au niveau des segments antérieur, inférieur et postérieur
  • La face externe de la membrane obturatrice externe
  • Le bord supérieur de la branche ischio-pubienne (débordant sur la face médiale du bord inférieur du foramen obturé)
  • La face antérieure du corps du pubis et la branche inférieure du pubis
  • La branche de l’ischion

Trajet et forme : Ses fibres convergent, et se dirigent en arrière, en haut et en dehors. Il se prolonge par un tendon, passant dans le sillon infra-acétabulaire et emprunte le sillon oblique en haut et en dehors de la face postérieure du col fémoral.

C’est un muscle aplati, triangulaire et rayonné.

Terminaison : Il se termine par un tendon, sur la face médiale de la fosse trochantérique du grand trochanter. En dessous et en arrière de l’obturateur interne.

L’obturateur interne

Origine :

Au niveau intra-pelvien, il s’insère par des fibres charnues, sur :

La face interne du pourtour osseux du foramen obturé, sur :

  • La surface quadrilatère,
  • La face interne de la branche de l’ischion et le corps de l’ischion
  • La face interne de la branche ischio-pubienne et face interne de la branche inférieure du pubis.

Ainsi que sur :

  • La face interne de la membrane obturatrice interne
  • La face supéro-latéral du repli falciforme du ligament sacro-tubéral

Trajet et forme : Il est d’abord intra-pelvien, ces fibres charnues convergeant vers la petite incisure ischiatique de manière oblique en arrière et en dehors. Les fibres se jettent sur 4 ou 5 languettes tendineuses qui partent du muscle avant qu’il se réfléchisse. Puis, au niveau de la petite incisure ischiatique, il se réfléchit à angle droit (dont il est séparé par une bourse synoviale bilobée, située à cheval sur le bord coxal de l’incisure et assure le glissement atraumatique des fibres musculaires) [1]. Il sort ensuite du bassin, pour devenir extra-pelvien en rejoignant la région glutéale. Les différents fascicules tendineux forment le tendon terminal (séparé du piriforme par le jumeau inférieur), qui se dirige en haut, en avant et en dehors et qui passe à la face postérieure de l’articulation coxo-fémorale.

L’obturateur interne est aplati et triangulaire, à sommet trochantérien. Dans sa partie intra-pelvienne, il est large et ces fibres charnues convergent en arrière, alors qu’à sa sortie du bassin, il est parsemé de fibres tendineuses fasciculées (les tendons étant résistants et la fasciculation permettant le roulement des fibres afin de contrecarrer l’écrasement dû au plaquage de la réflexion) [1].

C’est un muscle triangulaire, aplati et rayonné.

Terminaison : Il se termine par un tendon, sur la face médiale du grand trochanter, en avant et au-dessus de la fosse trochantérique, uni au tendon du piriforme, en dessous duquel il est situé.

A savoir : Il forme avec les 2 jumeaux (supérieur et inférieur) un « triceps pelvien » [1].

Le jumeau supérieur

Origine : Il s’insère par des fibres charnues sur la face latérale et sur le bord postérieur de l’épine sciatique. Il peut s’insérer parfois sur le bord supérieur de la petite incisure sciatique.

Trajet et forme : Il se dirige horizontalement vers le dehors (le long du bord supérieur du tendon de l’obturateur interne qui le sépare du jumeau inférieur). C’est un petit muscle aplati d’avant en arrière.

A savoir : Régulièrement, il s’unit au jumeau inférieur, en avant ou en arrière du tendon de l’obturateur interne.

Terminaison : Il se termine sur le tendon de l’obturateur interne et s’insère avec lui sur la face médiale du grand trochanter (en avant de la fosse trochantérique).

Le jumeau inférieur

Origine : Il s’insère par des fibres charnues sur le bord inférieur de la petit incisure sciatique, au dessus du pôle supérieur de la tubérosité ischiatique.

Trajet et forme : Il se dirige en dehors (le long du bord inférieur du tendon de l’obturateur interne qui le sépare du jumeau supérieur).

A savoir : Régulièrement, il s’unit au jumeau supérieur, en avant ou en arrière du tendon de l’obturateur interne.

Terminaison : Il se termine sur le tendon de l’obturateur interne et s’insère avec lui sur la face médiale du grand trochanter (en avant de la fosse trochantérique).

Le jumeau supérieur et inférieur sont 2 faisceaux charnus, accessoires et extra-pelvien. Ils sont situés dans la région fessière.

Les muscles jumeaux, reposent sur la capsule de l’articulation coxo-fémorale.

Le carré fémoral

Origine : Il s’insère par des fibres charnues sur la face latérale de l’ischion (sur la branche descendante, en avant et en dehors de la tubérosité ischiatique).

Trajet et forme : Il se dirige transversalement, en dehors, et passe en arrière de l’articulation coxo-fémorale.

Il est quadrilatère, aplati et épais. Il est situé en dessous du jumeau inférieur et en arrière de l’obturateur externe.

Terminaison : Il se termine par des fibres charnues sur la face postérieure du grand trochanter, sur une crête rugueuse verticale (débutant à l’angle postéro-inférieur du grand trochanter et descendant entre les branches latérale et moyenne de trifurcation de la ligne âpre) .

Innervation

Les muscles innervés par le plexus sacral :

Le piriforme est innervé par le nerf du piriforme (S1-S2).

L’obturateur interne est innervé par le nerf de l’obturateur interne et du jumeau supérieur (L5-S1-S2).

Le jumeau supérieur est innervé par le nerf de l’obturateur interne et du jumeau supérieur (L5-S1-S2).

Le jumeau inférieur est innervé par le nerf du carré fémoral et du jumeau inférieur (L4-L5-S1).

Le carré fémoral est innervé par le nerf du carré fémoral et du jumeau inférieur (L4-L5-S1).

Le muscle innervé par le plexus lombal :

L’obturateur externe est innervé par le nerf de l’obturateur externe (L3-L4 et L5 selon certains auteurs).

Biomécanique

De manière générale, les pelvi-trochantériens sont rotateurs latéraux de hanche et coaptateurs de la coxo-fémorale.

Cependant, selon certains auteurs [2], ils sont rotateurs latéraux uniquement lorsque la hanche est en rectitude. Dans le cas où la hanche est fléchie, ils deviennent abducteurs horizontaux.

Les pelvitrochantériens jouent tous un rôle de régulateur automatisé (cybernétique) de l’équilibre pelvien, notamment selon un axe antéro-postérieur [3].

Pour aller plus loin

Le piriforme :

En statique, il permet la stabilisation du bassin en étant antéverseur-rétroverseur neutre. De plus, il est coaptateur de l’articulation de la sacro-iliaque [1], et pourrait entraîner une nutation de la sacro-iliaque de son côté. Il a aussi un rôle de ligament actif.

En dynamique, en plus d’être rotateur latéral, il est abducteur de hanche [1].

En fonctionnel, il est équilibreur automatique du bassin. De plus, sa traction à 30 °, par rapport au plan tangentiel de la sacro-iliaque, fait que sa contraction unilatérale, amène la base sacrale en avant et homolatéralement [1].

Enfin, sa ligne d’action passe par le centre articulaire de la coxo-fémoral, ce qui fait qu’on le compare à un « ressort de rappel », ramenant le bassin en antéversion lorsque celui-ci est en rétroversion et le ramenant en rétroversion lorsque celui-ci est en antéversion [3].

Dessin de mouvement de nutation des sacro-iliaque [4] :

A savoir : Il existe le mouvement de contre-nutation, qui est le mouvement inverse.

L’obturateur externe :

En statique, il permet la stabilisation de la hanche et la sustentation de la hanche [1].

En dynamique, en plus d’être rotateur latéral, il est antéverseur du bassin (le seul antéverseur des pelvi-trochantérien) [1]. Certains auteurs lui attribue une fonction d’adducteur de hanche.

Enfin, il a un rôle important dans le concept de hamac gémello-obturateur (de par son passage dans le sillon infra-acétabulaire) [1]. En effet, il prend la corde lors de sa contraction, ce qui fait qu’il sustente le pelvis et décomprime donc la coxo-fémorale [1]. Cette notion de hamac gémello-obturateur, étant controversée [3].

L’obturateur interne :

En statique, il est stabilisateur de la hanche. [1].

En dynamique, en plus d’être rotateur latéral, il est rétroverseur du bassin [1]. Certains auteurs lui attribue une fonction d’adducteur de hanche.

En fonctionnel, il est équilibreur automatique du bassin [1].

Il participe à la notion de hamac gémello-obturateur.

Le jumeau supérieur :

En statique, il est stabilisateur de la hanche [1].

En dynamique, il est rotateur latéral, rétroverseur du bassin et adducteur de hanche [1].

En fonctionnel, il est équilibreur automatique du bassin [1].

Il participe à la notion de hamac gémello-obturateur.

Le jumeau inférieur :

En statique, il est stabilisateur de la hanche. [1].

En dynamique, en plus d’être rotateur latéral, il est rétroverseur du bassin et adducteur de hanche [1].

En fonctionnel, il est équilibreur automatique du bassin [1].

Il participe à la notion de hamac gémello-obturateur.

Le carré fémoral :

En statique, il a un rôle de stabilisation de la hanche [1].

En dynamique, en plus d’être rotateur latéral, il est adducteur de hanche [1].

A savoir : Il forme un berceau charnu pour le nerf sciatique [1].

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BIBLIOGRAPHIE

[1] Dufour M. Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 1. Membre inférieur. 3ème édition. Issy-les-Moulineaux; 2015.

[2] Lacôte M, Chevalier AM, Miranda A, Bleton JP. Evaluation clinique de la fonction musculaire. 6ème édition. Paris, Maloine; 2008.

[3] Dufour M, Pillu M. BIOMÉCANIQUE FONCTIONNELLE. 2ème édition. Issy-les-Moulineaux Elsevier-Masson; 2006.

[4] Delamer B, Peter J. Prise en considération de la nutation et de la contre-nutation en gymnastique prépartum. Ann. Kinésithér., 1994, t. 21, nO 4, pp. 217-222

Les références anatomiques utilisées pour écrire cet article sont : Anatomie de l’appareil locomoteur de Dufour et l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte.

Les illustrations sont issues de l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte.

 

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