L’extenseur des doigts est un muscle de la loge postérieure de l’avant-bras. Il appartient au plan superficiel, dont il est le muscle le plus latéral.

Anatomie

Origine : Il s’insère sur la face antérieure de l’épicondyle latéral (entre et au-dessus de l’extenseur du 5 et du supinateur), par un tendon commun aux épicondyliens latéraux.

Trajet et forme : Il est vertical. Il est charnu en haut, où il descend à la face postérieure de l’avant-bras (en arrière du supinateur et des muscles du plan profond, à savoir, le court extenseur du pouce, le long abducteur du pouce, le long extenseur du pouce et l’extenseur du 2) et en dedans du CERC.

Il se divise en quatre faisceaux puis quatre tendons en bas, situés dans une même gaine et un même plan. Les 4 tendons passent sous le rétinaculum des muscles extenseurs. Les 4 tendons cheminent dans le sillon médial de la face postérieure de l’extrémité inférieure du radius (accompagné du tendon de l’extenseur du 2). Ensuite, ils divergent à la face dorsale de la main pour se rendre aux 4 derniers doigts, où ils sont réunis par des languettes intertendineuses.

A savoir : Les tendons de l’extenseur des doigts allant au 2ème et 5ème doigts, reçoivent la terminaison des extenseurs du 2 et du 5, sur leur bord médial [1].

Au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes [1] : on retrouve des bandelettes sagittales (éléments fibreux qui stabilise le tendon de part et d’autre en le fixant au derme palmaire. Au niveau de P1, il renforce la capsule.

Au niveau de P1 [1] : chaque tendon reçoit une dossière venant des interosseux et lombricaux.

Au niveau des articulations interphalangiennes proximales [1] : les tendons se divisent en 3 languettes (une médiane et deux latérales).

Au niveau de P2 [1] : la languette médiane se termine.

Au niveau des articulations interphalangiennes distales [1] : les deux languettes latérales se réunissent et se terminent sur P3.

C’est un muscle large et aplati.

Terminaison :

Au niveau de l’articulation métacarpo-phalangienne, les tendons envoient par leur face profonde une expansion fibreuse qui se termine sur la face postérieure de la base de P1.

Au niveau de P1, la languette médiale se termine sur la face postérieure de la base de P2 et les 2 languettes latérales s’écartent et se réunissent au niveau de la face postérieure de P2, pour se terminer sur la face postérieure de la base de P3.

A savoir : Les deux expansions fibreuses adhèrent aux capsules articulaires voisines.

Innervation :

L’extenseur des doigts est innervé par le nerf radial (C7-C8, C6 pour certains auteurs).

Biomécanique

Il est, en statique [1] :

  1. Contribue à la stabilisation latérale du coude

Il est en dynamique :

  1. Extenseur du poignet (peu puissant)
  2. Extenseur fort de P1 sur les métacarpiens (peu importe la position du poignet)
  3. Extenseur de P2 sur P1 et P3 sur P2 lorsque les fléchisseurs sont détendus (poignet en flexion ou flexion des métacarpo-phalangiennes). Les interphalangiennes proximales et distales sont étendues par les interosseux [1].

Si les doigts travaillent individuellement [2] :

  1. Le 2 s’étend et s’incline du côté radial
  2. Le 3 s’étend dans l’axe
  3. Le 4 et le 5 s’étendent et s’inclinent du côté ulnaire

Pour aller plus loin [3]

Les tendons de l’extenseur des doigts sont stabilisés sur les côtés par les interosseux et lombricaux (surtout sur leur partie latérale).

L’extension des doigts, un mécanisme complexe [3] :

Extension de la métacarpo-phalangienne (MP) :

Système indirect : Intervient en premier. Lorsque les doigts sont en flexion, la languette d’insertion de l’extenseur des doigts (ED) sur P1 est détendu, donc inefficace. Dans ce cas, l’ED a besoin du fléchisseur superficiel des doigts (FSD) pour agir sur P2. En synergie ces muscles provoquent une coaptation de la métacarpo-phalangienne et amène la tête de P1 vers l’arrière (résultante dirigée en arrière et en haut). Ce qui provoque une extension de la métacarpo-phalangienne. Au cours du mouvement, la résultante devient parallèle et perd en efficacité, d’où la mise en place du système direct.

Système direct : Il intervient en deuxième. La traction de l’ED retend la languette d’insertion sur P1, l’ED peut donc agir directement sur P1, pour finir l’extension de la métacarpo-phalangienne.

Extension de l’interphalangienne proximale (IIP) :

Le système direct : Au niveau de cette articulation, le bras de levier de l’ED est constant quel que soit sa position pendant que celui du FSD diminue avec l’extension. Donc, quand l’extension augmente plus le rapport entre les 2 bras de levier est à l’avantage de l’ED.

Le système complémentaire : Il est dû aux interosseux et lombricaux dont les fibres s’attachent sur l’ED entre sa dossière et ses languettes latérales.

Extension de l’interphalangienne distale (IPD) :

Mécanisme passif : Par l’action du ligament rétinaculaire oblique résultant de l’extension de l’IPP.

Mécanisme actif : Par l’action du losange de Stack. L’ED est inhibé par l’activité fléchissante des interosseux sur la MP, ceux-ci tirent sur les languettes latérales de l’ED, aidés par les lombricaux.

BIBLIOGRAPHIE

[1] Dufour M. Anatomie de l’appareil locomoteur. Membre supérieur. 3ème édition. Issy-les-Moulineaux; 2016.

[2] Lacôte M, Chevalier AM, Miranda A, Bleton JP. Evaluation clinique de la fonction musculaire. 6ème édition. Paris, Maloine; 2008.

[3] Dufour M, Pillu M. BIOMÉCANIQUE FONCTIONNELLE. 2ème édition. Issy-les-Moulineaux Elsevier-Masson; 2006.

Les références anatomiques utilisées pour écrire cet article sont : Anatomie de l’appareil locomoteur de Dufour et l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte.

Les illustrations sont issues des ouvrages de Delavier et biomécanique fonctionnelle de Dufour.

 

 

 

 

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