Le long fibulaire et le court fibulaire, sont deux muscles latéraux de la jambe. Ils représentent respectivement le plan superficiel et profond des muscles latéraux de la jambe.

Anatomie

Le long fibulaire :

Origine : Il possède 3 chefs.

Chef épiphysaire de la tête de la fibula, par des fibres charnues sur :

  1. Partie antéro-latérale du pourtour de la tête fibulaire
  2. Capsule et ligaments de l’articulation tibio-fibulaire supérieure
  3. Condyle latéral du tibia (face latérale)
  4. Septums intermusculaires latéral et antérieur
  5. Fascia jambier

Chef diaphysaire antéro-inférieur du corps de la fibula, par des fibres charnues sur :

  1. 1/2 supérieure de la partie antérieure de la face latérale de la fibula
  2. 1/2 supérieure du bord antérieur de la fibula
  3. Septum intermusculaire antérieur

Chef diaphysaire postéro-inférieur du corps de la fibula, par des fibres charnues sur :

  1. 1/2 supérieure de la partie postérieure de la face latérale de la fibula
  2. 1/2 supérieure du bord latéral de la fibula
  3. Septum intermusculaire latéral

C’est 3 insertions n’en forme qu’une [1].

A savoir : Entre les insertions sur le bord antérieur et le bord latéral passe le nerf fibulaire superficiel. Puis il passe entre l’insertion épiphysaire et les insertions diaphysaires, où il se divise en nerf fibulaire superficiel et profond [1].

Trajet et forme : Il est charnu en haut et devient tendineux au 1/3 inférieur de la jambe. Il est d’abord vertical, au niveau de la jambe (où il recouvre le court fibulaire) en passant en arrière de la malléole fibulaire (dans le sillon malléolaire latéral, dans une gaine ostéo-fibreuse commune avec celle du court fibulaire, formé par le faisceau supérieur du rétinaculum des muscles fibulaires [1]). Ensuite, il se coude au niveau de l’apex de la malléole, et devient oblique en bas et en avant au niveau de l’arrière pied (où il subit deux réflexions qui augmente le rayon de courbure du tendon, et donc diminuer les frottements lors de la contraction dynamique [1]). Par la suite, il passe dans le sillon inférieur de la trochlée fibulaire (gaine ostéo-fibreuse propre, formée par le faisceau inférieur du rétinaculum des muscles fibulaires). Enfin, il devient oblique en avant et en dedans, au niveau de la voûte plantaire qu’il croise, après une 3ème réflexion contre le cuboïde (dans le sillon cuboïdien ou sillon du long fibulaire, qui est un tunnel ostéo-fibreux car il est fermé le ligament plantaire long) [1].

La gaine synoviale est commune jusqu’au passage du faisceau supérieur du rétinaculum des muscles fibulaires, après il a sa propre gaine synoviale.

Il a un aspect allongé.

Terminaison : Il se termine par un tendon sur le tubercule latéral de la base plantaire du premier métatarsien. Il envoie des expansions au cunéiforme médial (1er cunéiforme) et la capsule, au 2ème métatarsien (face plantaire) et au premier muscle interosseux dorsal.

Le court fibulaire :

Origine : Il s’insère par des fibres charnues sur le 1/3 inférieur de la face latérale de la fibula (l’extrémité inférieure s’effile le long du bord postéro-latéral, et l’extrémité supérieure remonte entre les fibres du long fibulaire, et se prolonge en bas et en arrière) et les septums intermusculaires antérieur et latéral.

Forme et trajet : Il descend à la face latérale de la fibula, verticalement (où il est recouvert par le long fibulaire). Il se poursuit par un tendon à la partie inférieure de la jambe, qui se dirige en bas et en avant au niveau de l’arrière pied après une première reflexion avec un angle obtu sur l’apex malléole latérale (sillon malléolaire latéral, dans un tunnel ostéo-fibreux commun avec le long fibulaire, formé par le faisceau supérieur du rétinaculum des fibulaires) et une deuxième au-dessus de la trochlée fibulaire (face latérale du calcanéus). Il passe ensuite, dans le sillon supérieur, sous le faisceau inférieur du rétinaculum des fibulaires (gaine ostéo-fibreuses distinctes de celle du long fibulaire, dans sa propre gaine synoviale.

La gaine synoviale est commune jusqu’au passage sous le faisceau supérieur du rétinaculum des muscles fibulaires, après il a sa propre gaine synoviale.

Il a un aspect allongé.

Terminaison : Il se termine par un tendon sur le processus styloïde du 5ème métatarsien et envoie une expansion fréquente au 4ème métatarsien.

Innervation :

Le long fibulaire et le court fibulaire sont innervés par le nerf fibulaire superficiel (L4-L5-S1).

Biomécanique

Le long fibulaire :

En statique [1], il est :

  1. Stabilisateur latéral de la cheville (en synergie avec le court fibulaire)
  2. Sustentateur de la malléole latérale, la résultante de son action musculaire est dirigée vers le haut et l’avant, sa composante verticale en fait donc un muscle antigravitaire, ce qui est très particulier pour l’organisme.
  3. Il serre la pince malléolaire, du fait de la réflexion du tendon vers le bas, l’avant et le dedans, il plaque la malléolaire fibulaire contre le tibia
  4. Maintien la voûte plantaire (surtout transversale), notamment en croisant les expansions du tibial postérieur [1], avec lequel il forme un étrier [2]

Par sa réflexion sur la trochlée fibulaire du calcanéus et au soutien du cuboïde, il maintient les trois arches du pied (rôle important dans la stabilisation frontale de l’arche médiale en abaissant le 1er métatarsien, arche latérale en empêchant le bâillement inférieur des articulation, arche antérieur par son passage, il soutient la courbure transversale) [3].

En dynamique, il est :

  1. Pronateur du pied (abaisse le 1er métatarsien et élève le 5ème métatarsien)
  2. Abducteur du pied
  3. Fléchisseur plantaire accessoire

Il possède un rôle important dans la station debout, par l’appui du premier métatarsien lorsque le point fixe est le pied [3].

Pour aller plus loin :

Le long fibulaire est un muscle avec de nombreux rôles complexes.

En abaissement le 1er métatarsien (en l’amenant vers l’extérieur) et pas le fait qu’il entraîne de manière solidaire les os métatarsiens, il permet une meilleure répartition de l’action du triceps sural qui porte le pied en dedans [3].

Il participe à l’éversion (il n’est pas éverseur car il n’est pas fléchisseur dorsale de cheville) du pied lorsqu’il travaille en synergie avec le long extenseur des orteils (qui est fléchisseur dorsale de la cheville).

C’est un ligament actif qui protège le ligament collatéral fibulaire, du mécanisme d’entorse.

Le tendon du long fibulaire présente souvent un sesamoïde au niveau du sillon du cuboïde [1]. Ce sesamoïde (après l’abaissement du 1er métatarsien), viendrait se caler au niveau du bord latéral du cuboïde lui permettant de relever le bord latéral du pied (comme le court fibulaire).

Le court fibulaire :

En statique, il est [1] :

  1. Stabilisateur latéral de la cheville (en synergie avec le long fibulaire)
  2. Sustentateur de la malléole latérale, la résultante de son action musculaire est dirigée vers le haut et l’avant, sa composante verticale en fait donc un muscle antigravitaire, ce qui est très particulier pour l’organisme.
  3. Il serre la pince malléolaire, du fait de la réflexion du tendon vers le bas, l’avant et le dedans, il plaque la malléolaire fibulaire contre le tibia.

En dynamique, il est :

  1. Pronateur du pied (abaisse le 1er métatarsien et élève le 5ème métatarsien).
  2. Abducteur puissant du pied (seul abducteur direct)

Il n’est pas fléchisseur plantaire car il passe au niveau de l’axe du mouvement.

Pour aller plus loin :

C’est un ligament actif qui protège le ligament collatéral fibulaire, du mécanisme d’entorse [1].

Selon Duchenne de Boulogne [3], il est directement opposé au tibial postérieur, et peut devenir fléchisseur dorsale en flexion plantaire et fléchisseur plantaire en flexion dorsale.

En tractant le 5ème métatarsien vers le haut et l’arrière, il le plaque contre le cuboïde et plaque ainsi le cuboïde contre le calcanéus, il verrouille donc la partie latérale de la cheville [2].

BIBLIOGRAPHIE

[1] Dufour M. Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 1. Membre inférieur. 3ème édition. Issy-les-Moulineaux; 2015.

[2] Dufour M, Pillu M. BIOMÉCANIQUE FONCTIONNELLE. 2ème édition. Issy-les-Moulineaux Elsevier-Masson; 2006.

[3] Lacôte M, Chevalier AM, Miranda A, Bleton JP. Evaluation clinique de la fonction musculaire. 6ème édition. Paris, Maloine; 2008.

Les références anatomiques utilisées pour écrire cet article sont : Anatomie de l’appareil locomoteur de Dufour et l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte.

Les illustrations sont issues de l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte et Anatomie de l’appareil locomoteur de Dufour.

2 commentaires

  1. Bonjour , je crois que j ai une déchirure du long fibulaire …..que dois je faire……quand je bouge la.cheville …..ca me tire sur ce muscle…
    Votre site est bien fait

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