Le grand pectoral est un muscle présent sur la face antérieure du thorax. Il est composé de 3 faisceaux que je vais vous décrire.
Anatomie
Origine :
Le faisceau supérieur ou claviculaire :
Il s’insère par des fibres charnues et aponévrotiques sur les 2/3 médiaux du bord antérieur de la clavicule.
Le faisceau moyen ou sterno-costal :
Il s’insère sur la face antéro-latérale du sternum. Ainsi que sur la face antérieure des deux premiers arcs costaux et des deux premiers cartilages costaux.
Le faisceau inférieur ou abdominal :
Il s’insère sur la face antérieure des 3ème, 4ème, 5ème et parfois 6ème arc costaux et sur les cartilages costaux correspondants. Ainsi que sur la gaine du droit de l’abdomen.
Trajet et forme :
Le faisceau supérieur : Il est très oblique en bas et en dehors.
Le faisceau moyen : Il est légèrement oblique en bas et en dehors, il s’accole au tendon du faisceau supérieur.
Le faisceau inférieur : Il est oblique en haut et en dehors, et subit une torsion. Il se place en arrière des deux autres faisceaux, sans s’y accoler.
Le grand pectoral prend la forme d’une vaste nappe musculaire épaisse, convergeant vers la fosse axillaire.
Terminaison :
Le tendon terminal est aplati (en forme de J) et est constitué de deux plans, un antérieur et qui l’union des lames de terminaison des chefs supérieur et moyen et un postérieur formé par la lame de terminaison du chef inférieur. Ce tendon se termine sur la crête du tubercule majeur (lèvre latérale du sillon intertuberculaire).
Innervation :
Il est innervé par le nerf pectoral latéral (C5-C6-C7).
Biomécanique
Si le point fixe est le thorax, il a pour fonction :
- L’adduction du bras
- L’adduction horizontale du bras
- La rotation médiale du bras
Mais on peut différencier différentes actions en fonction des faisceaux :
- Le faisceau supérieur est fléchisseur du bras et adducteur en direction de l’épaule opposée. Ainsi que coapteur de la tête de l’humérus (pour certains auteurs)
- Le faisceau moyen est adducteur horizontal
- Le faisceau inférieur estadducteur en direction de la hanche opposée (en synergie avec le petit pectoral) et abaisseur du moignon de l’épaule (joue donc un rôle dans l’abduction du bras)
Si le point fixe est le thorax, il devient :
- Inspirateur accessoire (expliquant que lorsque l’on manque d’air à la fin d’une course par exemple, on pose les bras sur ses cuisses pour faciliter la respiration)
- Elévateur du tronc par ses fibres inférieures (car c’est un muscle du grimper).
Il fait partie de la coiffe fonctionnelle, qui a un rôle de puissance contrairement aux muscles de la coiffe des rotateurs. [1]
Pour aller plus loin
Il a un rôle indirect dans l’abduction en abaissant la tête humérale lors de ce mouvement grâce à sa fonction d’adducteur [1].
Le grand pectoral, à partir de 60° d’abduction en chaîne ouverte, se contracte pour aider la coiffe des rotateurs à abaisser la tête humérale [1].
Cette angulation correspond à la bascule des centres instantanés de rotations de l’abduction, et au maximum de force de cisaillement au niveau de la tête [1].
BIBLIOGRAPHIE
[1] Dufour M, Pillu M. BIOMÉCANIQUE FONCTIONNELLE. 2ème édition. Issy-les-Moulineaux Elsevier-Masson; 2006.
Les références anatomiques utilisées pour écrire cet article sont : Anatomie de l’appareil locomoteur de Dufour et l’Évaluation clinique de la fonction musculaire de Lacôte.
Les illustrations sont issues des ouvrages de Delavier.