Le tendon du chef long du biceps brachial est un cas particulier. En effet, il ne fait pas partie de la coiffe anatomique, alors qu’il possède un rapport intime avec la tête humérale, car c’est le seul tendon intra-capsulaire.

Anatomie

Le tendon du chef long du biceps brachial, naît sur le tubercule supra-glénoïdal et sur le labrum glénoïdal (par sa moitié supérieure), puis chemine dans l’articulation de l’épaule sous la capsule, il est donc intra-capsulaire. Il s’engage ensuite, sous la voûte coraco-acromiale, dont il est séparé du ligament coraco-acromial par une bourse synoviale. Il se réfléchit avec un angle de 112° sur la tête humérale [1] (lorsque le bras est en position neutre) avant de s’engager dans la coulisse bicipitale, qui est un tunnel ostéo-fibreux, formé par le tubercule mineur, le tubercule majeur et le ligament transverse de l’humérus. Puis il chemine dans le sillon intertuberculaire (formé par la crête du tubercule mineur et la crête du tubercule majeur)  légèrement en dedans et vers le bas. Dans ce sillon, où les frottements contre l’os sont très présents, le tendon, dans sa partie postérieure, est fibro-cartilagineux, afin de le protéger de ces frottements. Ce qui en fait un tendon résistant aux déchirures (3 fois plus résistant que les autres) et beaucoup moins souple (4 fois moins que les autres) [2].

A savoir : Il est cylindrique de manière générale, avec un aspect plus plat au niveau de la tête humérale et un aspect triangulaire au niveau du sillon intertuberculaire.

Dans sa gaine synoviale, on va retrouver 3 possibilités de logement du tendon :

Biomécanique

En position anatomique, il a une composante de rotation de médiale.

En rotation latérale, il vient se positionner dans le plan de l’abduction [3] et participe donc à celle-ci. En rotation médiale, il est fléchisseur de l’épaule.

Il est coaptateur de la tête humérale (surtout à 90° d’abduction où sa composante coaptatrice est la plus grande, au-dessus en revanche, il a une composante subluxante inférieure), comme tous les tendons de la coiffe auxquels il est rattaché.

Pour aller plus loin [4]

Il a un rôle stabilisateur, grâce à son trajet intracapsulaire. En position anatomique, il plaque la tête humérale vers le bas, le dedans et l’arrière (stabilité antérieure de l’articulation gléno-humérale). Il abaisse donc la tête, ce qui contrebalance l’effet ascensionnel qu’a le court biceps sur la tête humérale.

Le tendon du chef long du biceps est protégé par celui du grand pectoral et par le subscapulaire, qui le maintien plaqué dans son sillon, jusqu’au voisinage articulaire.

Enfin, dans les efforts de flexion du coude intense, la tête humérale glisse sur la glène vers l’avant et le long biceps, de part son trajet, participe à sa stabilisation.

Vidéo Youtube :

BIBLIOGRAPHIE

[1] Guibert M, Pierron G. Incidence de la poulie de rélfexion sur la longue portion du biceps dans la cinésiologie de l’épaule. Mémoire de l’ECK Bois-Larris, Lamorlay, 1991.

[2] McGough RL, Debski RE, Taskiran E, Fu FH, Woo SL. Mechanical properties of the long head of the biceps tendon. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 1996;3(4):226-9.

[3] Lucas DB. Biomecanics of the shoulder joint. Arch Surg. 1973 ; 107 : 425-432.

[4] Dufour M, Pillu M. BIOMÉCANIQUE FONCTIONNELLE. 2ème édition. Issy-les-Moulineaux Elsevier-Masson; 2006.

Les illustrations sont issues des ouvrages de Delavier et biomécanique fonctionnelle de Dufour.

 

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